
Si l’on excepte une des rares apparitions de la version Gr.4, du reste rapidement écourtée, l’Opel Kadett GT/E évoluait principalement dans des catégories inférieures ; le petit coupé de Rüsselsheim ne s’est donc jamais imposé au général. Ceci ne l’a pas empêché de signer quelques performances de choix sur le Rallye Monte-Carlo, précisément dans les catégories (Gr. 1 et Gr. 2). Petit retour sur l’histoire de l’Opel Kadett sur la classique monégasque.
(illustrations Constructeur)
La toute première apparition d’une Opel Kadett remonte à 1963, lorsque les Danois Lundsteen et Rasmussen s’élancent de Stockholm ; ils ramènent leur Kadett « A » numéro 263 à Monaco, quelques jours plus tard, en 56e position, parmi les 96 rescapés sur les près de 300 équipages au départ.
La nouvelle Kadett « B » fait son entrée au Monte-Carlo en 1966 ; les Allemands Dieter Lambart et Hans Beck la ramènent en 16e position.

Premières victoires
C’est précisément cette génération « B » qui enregistre ses premiers résultats de premiers plans, en 1970, avec un jeune espoir local, originaire de Pernes-les-Fontaines (Vaucluse). Associé à Pierre Thimonier, Jean Ragnotti ramène le coupé Kadett Rallye à la 11e place au général, tout en empochant haut la main le Groupe 1 (son second, en BMW 2002 Ti, est à près de 2’30″ !). Et « Jeannot » remet le couvert l’année suivante, avec le même modèle, mais cette fois aligné en Groupe 2, catégorie qu’il remporte avec une avance d’une bonne trentaine de secondes sur la Ford Capri 2600 RS des Allemands Klaus Fritzinger et Gernot Zapf, les deux équipages étant juste séparés par Henry Greder et Pierre Pagani, qui offrent une autre victoire à la marque au blitz, puisqu’avec sa Commodore GS/E, ce duo remporte quant à lui le Gr. 1. Pour la petite histoire, en 1972, Ragnotti / Thimonier triple la mise en offrant une nouvelle victoire en Gr. 1 à la marque allemande (une nouvelle fois devant une BMW 2002 Ti !, pilotée par Claude Ballot-Léna), cette fois sur une Ascona « A » 1.9 que l’équipage ramène en 9e position au général.

Reine des catégories
Les succès du début des années 70 se poursuit avec la nouvelle version de la Kadett, dite « C », plus précisément avec sa version GT/E, de laquelle la maison de Rüsselsheim développe une version de la catégorie reine. En 1976, l’Opel Euro Händler Team aligne donc trois Groupes 4 16V pour Hannu Mikkola, Anders Kulläng et Walter Röhrl ; seul ce dernier voit l’arrivée, à la 4e place, loin derrière un trio de Lancia Stratos.
L’année suivante, deux Kadett GT/E Gr. 4 Euro Händler Team sont de retour, la première toujours pour Röhrl, la seconde pour le Français Jean-Pierre Nicolas. Le moteur manquant de développement et d’essais, aucune ne sera à l’arrivée… Les Kadett Gr. 1 sauveront toutefois l’honneur avec un magnifique triplé : victoire pour Lars Carlsson / Bob de Jong sur la voiture inscrite par l’Euro Dealer Team Holland, suivie des voiture-sœurs, privées, de Jean-Jacques Enjalbert / « Sadan » et Henry Greder / « Céligny », à respectivement à 3’50 » et 5’19 » du Suédois de l’équipe hollandaise. La GT/E devient une référence dans les catégories.

La preuve, en 1978, ce sont non moins de… 47 Kadett GT/E qui sont inscrites en Gr. 1 et 2. Et alors que celle confiée à Achim Warmbold compte parmi les – seulement – 5 Kadett qui abandonnent, l’Opel Euro Händler Team sauve la mise avec la seconde voiture piloté par Küllang, qui remporte le Gr. 1, tout en terminant 9e au général, très loin devant l’exemplaire confié par la Conrero Squadra Corse à Ormezzano / « Rudy ». Pour compléter ce doublé en Gr. 1, Dorche monte sur la 3e marche du podium en Gr. 2, sans jamais avoir pu rivaliser avec ces incroyables Renault 5 Alpine de Ragnotti et Fréquelin, 2e et 3e… au général.
En 1979, on dénombre encore 43 coupés GT/E, parmi lesquelles émerge celle alignée en Gr. 1 par Opel France pour Jean-Louis Clarr et Dominique Mahuteaux, qui terminent 12e et 1er de groupe. Dès 1980, bien que 40 GT/E soient encore au départ, Opel commence à mettre l’accent sur un nouveau modèle : l’Ascona. Une nouvelle page de l’histoire de la marque s’ouvre… Mais la voiture plait toujours aux amateurs, parmi lesquels Yves Jouanny (patron de La Remise à Antraigues), qui s’alignera avec une telle monture, en Gr. 1 en 1981 (50e et 7e de Groupe), Gr. 2 en 1982 (abandon) et Gr. A en 1983 (23e et 5e A5, pour la petite histoire remportée par… une GT/E).

En bref
1963 : 1ère apparition d’une Kadett « A » ; Lundsteen / Rasmussen ; 56e ;
1970 : Ragnotti / Thimonier (Kadett « B” Rallye) ; 11e / 1er Gr. 1 ;
1971 : Ragnotti / Thimonier (Kadett “B” Rallye) ; 11e / 1er Gr. 2 ;
1976 : Kadett « C » GT/E 16V Gr.4 officielles ; Mikkola, Kulläng (abandons) ; Röhrl 4e ;
1977 : Kadett « C » GT/E Gr. 2 officielles ; Röhrl et Nicolas (abandons) ; victoire Gr. 1 pour Carlsson Euro Dealer Team Holland ; 1ère victoire de catégorie au « Monte » et même triplé Kadett GT/E avec Enjalbert / « Sadan » et Greder / « Céligny ».
1978 : 47 Kadett GT/E Gr. 1 et 2 au départ ; Küllang et Ormezzano 1er et 2e Gr. 1.
1979 : 43 GT/E au départ ; Jean-Louis Clarr 1er Gr. 1 et 12e au général.

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