
Visité pour la première fois par le Rallye Monte-Carlo en 1955, le Col de Turini n’a pas tardé à devenir sa spéciale la plus connue, en grande partie grâce à son intégration à la dernière nuit de l’épreuve, au milieu des années 1960 : la fameuse « Nuit du Turini ». Dans l’histoire de l’épreuve chère à l’ACM (Automobile Club de Monaco, son organisateur), c’est celle qui a été parcourue le plus grand nombre de fois. Rien qu’en 1979, non moins de 4 passages y étaient prévus…
(illustrations Constructeur & D.RR)
La spéciale du Turini, c’est d’abord une configuration de tracé qui lui a souvent valu des conditions climatiques très changeantes, pouvant être très délicates, surtout entre Sospel ou Moulinet et sur le col : parties humides ou enneigées, plaques de glace, murs de neige sur les côtés. De quoi engendrer un véritable casse-tête quant au choix de pneumatiques à adopter et, selon celui-ci, la possibilité de gagner… ou perdre beaucoup ! Un choix judicieux permettait de creuser des écarts parfois importants pouvant se compter en plusieurs dizaines de secondes et remettant totalement le classement général en question !
Ambiance et décadence
Le Turini, c’est aussi une ambiance et un engouement exceptionnels, avec un monde de dingue, ce qui a pu causer des soucis, comme en 2013. Cette année-là, non moins de 3 passages (sur 5 ES) sont prévus pour la fameuse Nuit du Turini, mais pour le dernier, la spéciale est submergée par l’affluence ; le col de Turini sera fermé et la spéciale annulée…
Des spectateurs qui se postaient parfois là pour 10 à 12 heures, en particulier sur le plateau, avec ses deux virages illuminés par les flashes crépitants et des supporters s’envoyant des boules de neige de part et d’autre de la courte portion de la D68. Malheureusement, certains d’entre eux ont parfois fait preuve d’une imbécillité crétine aux lourdes conséquences, mais cela nous en reparlerons…

1er LIVE TV
Le Turini, c’est aussi le premier live TV. Déjà très actif par les ondes, notamment durant la dernière nuit, RMC (Radio Monte-Carlo) décide d’ajouter l’image au son pour l’édition 1984 (la 52e) par le biais de sa chaîne TMC (Télé Monte-Carlo).
Pour ce faire, le média monégasque prévoit… une seule caméra avec retransmission satellite et c’est donc le Turini qui est choisi pour cette toute première retransmission télévisée du « Monte » en direct.
Encouragé par le succès de cette opération, trois caméras sont prévues l’année suivante, toujours au Turini, ainsi qu’un hélicoptère, dont les impressionnantes images de Ari Vatanen et Walter Röhrl seront retransmises en différé. Et pour 1986, on passe à 5 caméras pour retransmettre le Turini en LIVE ! Elles sont réparties sur environ 1 km (1 en fin de montée, 3 sur le plat du sommet et 1 à l’amorce de la descente), pour un coût de 250.000/300.000 FF (75.000€/90.000€).
